
Je recherchai mon portable un moment dans l'herbe pour enfin le trouver là où je l'avais laissé tomber avant mon dernier saut dans la piscine. Je m'allongeai ensuite sur l'herbe, calant l'oreiller sous ma tête, mon chapeau recouvrant mon visage et la serviette étalée sous moi. Une nuit à la belle étoile, cela faisait longtemps, même si j'avais plus tendance à en faire de mon plein gré. Je soupirai au bout d'une demi-heure de contemplation du fond noir de mon chapeau pour enfin penser à appeler Cyril sur son portable, puis Arnaud, et enfin Florent. Sans réponse, j'abandonnai l'espoir fin qu'il me restait de rentrer, en y pensant plus tôt, j'aurais peut-être eu une chance. Je me mis alors à la recherche du paquet de cigarettes que m'avait retiré mon meilleur ami avant mon premier plongeon. Je le trouvai finalement sur le sol de la terrasse, mais sans briquet. Les bougies étant éteintes, je le cherchai encore un bon moment. Quand je le trouvai enfin, il devait approcher les quatre heures du matin. Je soupirai en allumant un autre bâtonnet, je n'étais plus à ça près pour ce soir, même s'il fallait que j'évite de reprendre, à ce moment-là je n'avais que ça pour m'occuper. Je commençais à m'ennuyer d'ailleurs, et le niveau du paquet déclinait dangereusement. Il fallait peut-être que j'arrête d'attaquer Cyril, je finissais toujours dans la piscine ou enfermé dehors. En plus, je sentais l'insomnie arriver. Quitte à ne pas dormir... J'écrasai une nouvelle clope finie, me levai et renfilai mon jean encore un peu mouillé. Je plongeai ensuite dans l'eau, nageant un certain temps un peu gêné par le tissu qui pesait sur mes jambes. Le soleil commençait à se lever, et je remarquai alors que la porte était ouverte, et que Julie me regardait. J'arrêtai de nager tandis qu'elle s'approchait en souriant du bord de la piscine. Je sortis et oubliant que j'étais torse-nu, je sentis son regard se poser sur moi. J'ébouriffai mes cheveux, gêné de la situation, et décidai plutôt d'engager la conversation.
-Tu es la depuis longtemps ?
-Une petite heure seulement...
Je ne l'avais même pas remarquée en une heure, et elle ne m'avait pas interpellé ?
-Tu ne dors pas ?
-Non, Florent ronfle trop fort. Et toi ?
-C'est pas le plus confortable que je connaisse à vrai dire.
Elle s'allongea où j'avais improvisé un lit sous mes protestations, la faisant rire.
-Je préfère ça aux ronflements de l'autre !
Je souris à mon tour tandis qu'elle regardait un peu l'herbe autour, remarquant les mégots.
-T'as encore fumé ?
Je hochai simplement la tête et je la vis compter mentalement les cadavres de cigarettes, puis regarder le paquet.
-Il n'en reste que six, t'as tout fumé ?! En une seule soirée plus d'un paquet ?!
-Arnaud en a pris aussi ! Enfin une.... Puis bon, j'étais nerveux...
-Pourquoi ?
La bonne question... A cause d'elle, bien sûr. Elle dut comprendre la réponse par elle-même car elle se tut. Elle se releva et s'assit finalement au bord de la piscine. Je remarquai qu'elle était pieds nus, ses jambes se balançant dans l'eau dans un rythme régulier. Je m'assis à ses côtés, remontant comme je le pouvais mon jean pour, au final, abandonner et plonger mes yeux dans les siens. Son regard redescendit aussitôt et fixa le collier que j'avais gardé. « Il n'a pas changé... »
Je tournai le sien pour effleurer mes initiales, puis je retirai ma main, gêné une nouvelle fois. Elle fit finalement pareil, mais prit plus de temps. Mon rythme cardiaque s'accéléra, et elle le sentit puisqu'elle décala sa main vers la gauche, à l'emplacement de mon c½ur. Le souffle court, je joignis ma main à la sienne. Je ne sais plus qui fit le premier mouvement ensuite, mais nos lèvres se rencontrèrent dans un long baiser passionné. Les yeux fermés, j'aurais souhaité que ce moment soit interminable... Je fus cependant forcé de me séparer d'elle car je partis en avant, dans l'eau, poussé par quelqu'un. Eau dans laquelle je plongeais beaucoup trop souvent contre mon gré en seulement quelques heures... Quand j'émergeai, Julie était debout un peu paniquée au bord de la piscine.
-Désolée Guillaume je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ... Je ne suis pas prête pour ça, on vient de se retrouver, je...
-C'est moi qui m'excuse, ne précipitons pas les choses...
Après des excuses des deux côtés, nous finîmes par rire ensemble. Nous parlâmes ensuite de nos vies respectives, bon début pour se connaître à nouveau... Elle me parla de son état après mon départ, et je me sentis coupable, bien qu'elle affirmait le contraire, puis sa vie à Marseille, ses études de droit, son court instant de travail en avocat, sa montée à Paris et ses nouvelles études, et enfin sa rencontre avec Florent, le retour de son frère... Elle avait eu la vie dure, contrairement à moi qui avait gardé un précieux contact avec Cyril, réalisé des études pour après finalement me consacrer à une vie d'artiste qui prenait de plus en plus d'ampleur, et que je réalisais avec mon meilleur ami... En parlant, nous termimâmes les six pauvres cigarettes qu'il restait dans le paquet et elle finit par s'endormir, assommée par la fatigue et l'alcool de la soirée. J'en profitai pour remettre le pantacourt sec balancé par Cyril quelques heures plus tôt. Le soleil était à présent bien levé, nous avions parlé longtemps. Je m'allongeai à côté de Julie, une boule de vêtements en guise de coussin. Alors que je commençais à m'endormir, j'entendis des pas sur la terrasse et vis Arnaud qui souriait. Je m'approchai de lui en silence.
-Je venais vous dire au revoir ! Jérémy a besoin de moi, on se voit au Moulin aux prochains enregistrements ?
-D'accord.
-Tu embrasseras Julie de ma part quand elle sera réveillée, et tu lui diras que si elle a besoin, je suis là !
J'acquiesçai, le laissant s'éclipser rapidement. J'hésitai un instant à rentrer pour voir les autres, mais je me tournai finalement vers Julie, qui dormait toujours. Je m'allongeai de nouveau à ses côtés, et finis par m'endormir à mon tour, fatigué par les événements, la soirée et surtout la tournée...
Fin du point de vue Guillaume Sentou -
MyBookshop, Posté le vendredi 02 août 2013 15:54
Difficile de savoir ce qu’ils ressentent réellement l’un pour l’autre … Est-ce seulement de la nostalgie pour leur passé commun ou ont-ils encore des sentiments réciproques ? ça, on le saura certainement dans des prochains chapitres
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Quelques petites fautes :
- Je recherchais mon portable : recherchai
- Je m'allongeais ensuite sur l'herbe : m’allongeai
- Je soupirais au bout d'une demi-heure : soupirai
- j'abandonnais l'espoir fin : abandonnai
- Je le trouvais finalement : trouvai
- je le cherchais encore un bon moment : cherchai
- Quand je le trouvais enfin : trouvai
- Je soupirais en allumant un autre bâtonnet : soupirai
- J'écrasais une nouvelle clope finie, me levais et renfilais mon jean encore un peu mouillé : écrasai - levai - renfilai
- Je plongeais ensuite dans l'eau : plongeai
- le tissu qu pesait sur mes jambes : qui (tu as oublié le i lol)
- je remarquais alors : remarquai
- J'arrêtais de nager : arrêtai
- J'ébouriffais mes cheveux gêné de la situation et décidais plutôt d'engager la conversation : ébouriffai - décidai
- et elle ne m'avait pas interpeller : interpelé
- Je hochais simplement la tête : hochai
- Je remarquais qu'elle était pieds nus : remarquai
- Je tournais le sien pour effleurer mes initiales, puis je retirais ma main : tournai - retirai
- Eau dans la quelle je plongeais beaucoup trop souvent : laquelle
- Quand j'émergeais : émergeai
- Nous parlions ensuite de nos vies respectives : parlâmes
- En parlant, nous terminions les six pauvres cigarettes : terminâmes
- J'en profitais pour remettre le pantacourt : profitai
- Je m'allongeais à côté de Julie : m’allongeai
- Je m'approchais de lui en silence : m’approchai
- J'acquiesçais, le laissant s'éclipser rapidement : acquiesçai
- J'hésitais un instant à rentrer pour voir les autres, mais je me tournais finalement vers Julie : hésitai - tournai
- Je m'allongeais de nouveau à ses côtés : m’allongeai