Maïwen marchait dans la rue. Elle n'avait pas reparlé à son père depuis une semaine.
Oui, une semaine sous le même toit sans s'adresser la parole.
Elle donna un violent coup de pied dans une pierre en jurant. Elle en avait marre.
Marre de vivre avec son père, marre de ne plus avoir sa mère, marre de la vie d'artiste d'Arnaud qui commençait à être de plus en plus demandé, marre de cette dispute...
Alors pourquoi ne lui reparlait-elle pas ? Elle ne le savait pas elle-même... Mais ce n'est pas pour autant qu'elle lui parlerait. Non, pour elle, c'était à lui de le faire. Elle lui en voulait de s'être emporté comme cela et n'allait certainement pas faire le premier pas.
Elle jura une fois de plus et un énième caillou valsa dans la rue.
Où était-elle ? Elle ne savait même pas cela. Elle s'était perdue dans la capitale.
Elle se maudit et ses yeux s'embuèrent. Elle essuya cependant vite son visage d'un geste rageur. Malgré ce geste, un flot de larmes suivit et elle dut s'arrêter pour ne pas trébucher.
Elle frissonna. Elle avait froid, elle était seule, elle pleurait... Vulnérable, si fragile n'importe quoi pouvait lui arriver.
Une main sur son épaule la fit sursauter et elle étouffa un cri en se tournant vers la personne.
-Ce n'est que moi.
Qui, moi ? Il ne pouvait pas être plus explicite ? Maïwen ne voyait pas bien le visage de l'homme -car c'était bien un homme, elle en aurait mis sa main à couper- et n'arrivait plus à retrouver à qui appartenait sa voix. Pourtant, elle la connaissait bien, mais impossible de replacer un visage sur la personne.
-C'est moi, c'est Guillaume. Maïwen ?
Guillaume ? Elle n'en connaissait pas. Elle réfléchit un moment puis se rappela. Mais bien sûr ! Guillaume Sentou, l'ami à son père... Mais que faisait-il là ? Elle essuya une nouvelle fois son visage et se dégagea de l'emprise de l'homme, qui ne l'avait pas lâché jusqu'alors.
-C'est marrant de te croiser ici !
-En quoi c'est marrant ? C'est du pur hasard, à considérer que je crois au hasard, ce qui n'est pas le cas, et puis je chiale comme une gosse, ça n'a rien de bien réjouissant.
Guillaume encaissa la réplique en silence. La tâche n'allait pas être simple, mais il avait promis, à un ami, à Arnaud.
-Pourquoi es-tu si triste ?
-En quoi ça te regarde ?!
-Je demandais juste...
-Eh bien, tu veux vraiment savoir ? Ma mère n'est plus là, je vis seule depuis plus de dix ans avec mon père. Père avec qui je me suis disputée il y a une semaine. Et ce même père qui ne veut pas me présenter à ses amis humoristes parce que monsieur a peur ! Mais qu'il sen fout complètement de moi, que je sois obligée de le laisser quand il invite, quand...
Elle se tut, coupée par un nouveau sanglot, et par la main de Guillaume sur ses lèvres. Il la retira aussitôt gêné devant le regard de la femme, et la prit dans ces bras. Cette étreinte la réchauffa, car nous étions seulement en fin février, et la réconforta. Même si elle ne le connaissait pas bien, voire pas du tout, elle le rassurait.
-Et si tu commençais par parler à ton père au lieu de pester contre lui derrière son dos ?
Elle laissa couler quelques larmes avant de les ravaler.
-Pourquoi ?
-Euh.... Parce que c'est ton père, qu'il souffre aussi de cette dispute, qu...
-Je te demande pourquoi. Pourquoi tu es là ? Pourquoi t'es venu me parler ? Pourquoi ...
-Arrête avec tes questions, veux-tu ? Je suis là, c'est tout.
Il était surtout là car Arnaud le lui avait demandé, et qu'il n'avait pas pu refusé devant la détresse de son ami.
Il l'avait appelé alors que Guillaume écrivait avec Cyril. Il l'avait aussitôt laissé en plan, puisque l'écriture n'avançait pas, et avait accouru chez Arnaud qui s'était laissé aller sur son épaule.
Pourquoi était-ce à Guillaume qu'il s'était adressé ?
Qu'importe la situation, il savait remonter le moral et faire rire, ou tout du moins sourire. C'était cette qualité qui avait poussé le père à contacter son ami humoriste. Et surtout le fait qu'il ne voulait pas parler à Jérémy, pas de Maïwen en tout cas. Quoi qu'il en soit, Guillaume avait écouté Arnaud attentivement, avait tenté quelques conseils et, après lui avoir promis qu'il irait parler à sa fille, il l'avait entraîné dehors, puis au Moulin Rouge où ils avaient assisté à un enregistrement, et pour finir, ils étaient allé chez Cyril où ils avaient fini la soirée en réussissant à faire rire aux éclats Arnaud. Et à boucler l'écriture de leur sketch avec l'aide d'Arnaud qui s'était volontiers prêté au jeu.
Et maintenant, il était là, à tenir Maïwen dans ses bras. Il ne savait pas vraiment quoi dire, mais il ne devait pas révéler la personne à la cause de sa venue. Bien que pour lui, la jeune femme s'en douterait ou en serait même sûre.
Comme la veille, avec Arnaud, Guillaume prit la main de Maïwen et l'entraîna pour la divertir à sa façon. Il la fit courir dans Paris un moment, la traînant après lui dans les rues, ou sur sa moto.
La jeune femme riait, oubliant le reste le temps de l'après-midi, et profitant de la présence et la bonne humeur de son ami.
ONDAR-fics, Posté le lundi 23 février 2015 17:40
Visiteur a écrit : "
"Bonjour !
Je n'ai pas vu Les Grands Moyens non plus donc je ne saurais te dire^^ Vu que c'est l'histoire de quelqu'un [joué par Guillaume] qui se fait plaquer à la base, c'est sûrement après ça... :)